Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Le Point, Nicolas Sarkozy a manifesté son désaccord avec Emmanuel Macron au sujet de l’intervention occidentale en Libye en 2011.
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À moins d’un an de l’élection présidentielle, les rumeurs autour d’un possible soutien de Nicolas Sarkozy à Emmanuel Macron vont bon train. Toujours aussi populaire du côté des Républicains, l’époux de Carla Bruni pourrait permettre au président de la République de grapiller des voix auprès de l’électorat de droite. Et cela, malgré leurs divergences sur certains points. Dans un entretien accordé au Point, ce mercredi 5 mai, Nicolas Sarkozy a notamment pointé un désaccord autour de l’intervention française en Libye en 2011. « C’est un point qui me sépare d’Emmanuel Macron lorsqu’il dit que cette intervention était une erreur. Il se trompe ! » a fustigé l’ancien chef de l’État.
Par cette déclaration, Nicolas Sarkozy fait référence aux propos tenus par Emmanuel Macron à Alger en 2017. Le mari de Brigitte Macron avait reconnu que “l’intervention occidentale en Libye était une erreur”. Il a répété ces propos à Tunis, en 2018, où il avait qualifié ladite opération militaire de « grave erreur ». Finalement, le 23 mars dernier, à l’issue d’un entretien avec le président du Conseil présidentiel libyen, Mohammed El-Menfi, Emmanuel Macron avait affirmé que la France avait « une dette à l’égard de la Libye et des Libyens ». En disant cela, le locataire de l’Élysée a reconnu officiellement la responsabilité de la France dans le chaos qui s’est installé dans le pays après l’intervention occidentale, qui avait débouché sur l’assassinat du colonel Kadhafi en 2011.
Un « funeste projet » mis à l’échec selon Nicolas Sarkozy
À la tête de la France au moment de l’intervention occidentale en Libye, Nicolas Sarkozy s’est dit « fier de cette décision qui a sauvé des milliers de vies innocentes », auprès du Point. « Le pays était dirigé par un dictateur sanguinaire qui a déclaré qu’il allait faire couler des rivières de sang à Benghazi. Il s’apprêtait à lancer ses chars et ses avions contre cette ville d’un million d’habitants », a-t-il rappelé avant de souligner que c’était l’aviation française, qui « est arrivée la première sur les lieux, qui a empêché que les sbires de Kadhafi entrent dans Benghazi pour mettre en œuvre ce funeste projet ». Selon l’ex-responsable politique, l' »erreur », terme employé par Emmanuel Macron, réside davantage dans le fait de « ne pas s’être occupé de la Libye après 2012 et de la laisser tomber au lendemain des premières élections libres, qui avaient porté au pouvoir des modérés ».
Article écrit avec la collaboration de 6Médias.
Crédits photos : PATRICK BERNARD / BESTIMAGE
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